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La Dame à l'hermine
15 août 2007

Retours et refoulés

(pro-scriptum : j'ai terminé de recopier ici les notes prises à Saint-Malo. Ce journal a enfin rattrapé son retard)

De nouveau le train m'emporte. Trois heures qui me paraissent interminables et pourtant, je crois que ne voudrais jamais arriver. Trois heures pendant lesquelles il m'est impossible de lire, impossible de dormir, impossible de faire autre chose que de me romger les doigts jusqu'au sang. Je me déteste !

Il est 15 heures passés quand j'ouvre la porte. J'ai l'impression de rentrer par effraction tant je suis empotée. J'appréhende le cliquetis de la serrure. Je tremblote. C'est ridicule et je voudrais pouvoir ramper. Un tour, deux tours : il n'est pas là. Je remercie le verrou, 100 fois, mille fois peut-être.
Je jette ma valise dans le couloir, je file vers la cuisine, pas de mot. J'espérais quoi ? Qu'il soit parti aussi, sur un coup de tête, subitement fou d'amour pour moi ? Quelle fleur nouille je fais ! Il est simplement au travail, au taf, au boulot, au turbin !

Pas envie de défaire la valise. Je m'enfonce dans le sofa, j'ai le maintient d'une aubergine gorgée d'eau au fond d'un bac à légumes. Maman serait ravie de voir le résultat de 12 ans de danse classique ramené à une sordide image de solanacée en décomposition. Sur la table, je vois son téléphone. Je résiste à l'envie brûlante de lire ses messages, d'éplucher la liste des appels, celle des noms. Et puis je me rappelle du mien de téléphone, éteint pendant mon séjour. J'allume. Cinq messages vocaux, 3 messages écrits. Parmi les derniers, un lui : "Fais-moi signe, je suis inquiet". Pour les autres, 2 messages de maman qui me demande de l'aide pour accrocher la croute qu'elle vient d'acheter (Mais pourquoi ne s'adresse-t-elle pas à Giovanni pour ce genre de trucs !), un de Luce avant que je ne l'appelle depuis la chambre, un de mon amie Carole dont je vous parlerai sûrement un jour, et le sien. Un message débonnaire, le ton de sa voix est amusé, un peu moqueur. C'est avant qu'il ne s'inquiète. Comme je n'aime pas savoir les gens inquiets pour moi je réponds, par écrit, "signe". Le téléphone vibre sur la table.

Je ne fais qu'attendre. Alors je vais l'attendre dans mon jardin.

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