Pluies

Pluie pluie pluie. C'est comme un mois de septembre pressé d'en finir avec l'été. Alors on sort le plaid vert amande, on s'enroule, on se fait un petit tas de livres, de ceux qui réchauffent et dont il faut se rapprocher : Le Journal d''un écrivain de Virginia Woolf, des Lettres de Proust, ou de Madame de Sévigné. Le soir, on se fait violence, on dit "bonsoir" à celui qui entre, on se désenroule. On parle un peu comme un livre, on hésite, on bégaie quelques phrases que l'on voudrait jolies et chaleureuses. L'autre n'est pas dupe, il vous rassoit gentiment dans votre livre, s'affaire ailleurs.
Temps ponctué de regards noyés, loin derrière la vitre, il fait sombre déjà. Et déjà il faut se lever, dîner, parler encore.

Comments

[Chiara]

Merci Pivoine, ça me fait chaud au coeur – je me répète un peu dans ces commentaires, mais c'est encore et encore ce que je ressens :)

Quel bonheur oui, de picorer des lettres ou des passages de journaux lorsqu'on est au chaud :)
Par contre, j'aimerais bien en savoir plus sur Bloomsbury (dont je connais un peu l'histoire mais je n'ai jamais lu d'ouvrages spécifiques), comme tu as toujours d'excellents conseils, aurais-tu un titre à me conseiller ?

[Pivoine]

En effet, c'est joliment écrit, avec une économie de mots et de phrases qui me ravit. Et je partage votre opinion en ce qui concerne Virginia Woolf. Je l'aime toujours beaucoup, mais il fut un temps où je la lisais et où je lisais beaucoup sur elle. Bloomsbury et ses membres artistes, écrivains ou amateurs éclairés de toutes choses me fascinait. La liberté y était naturelle, sans mots, sans phrases. Woolf, Proust et Sévigné, rien à redire, c'est du meilleur;-) (reste à savoir ce qu'ils auraient pensé des blogs ;-)

[Chiara]

Vu ce que viens d'écrire plus haut, je ne peux dire que : merci de les avoir lues ! :)

[la discrète]

Elles sont effectivement très jolies et chaleureuses ces phrases...

[Chiara]

Alors je serai privée de soleil tant que j'habiterai ma maison ! Mais en fermant les yeux...