14 septembre 2007
Le Nom sur le bout de la langue
La jouissance espère le sommeil où elle sombre. Elle demande la nuit, qui est toujours la nuit première, qui est aussi la nuit dernière – qu'elle va rejoindre après ce 'laps" de corps et de langage qu'on appelle biographie.
Le langage en ce sens est toujours cette lutte effrayante entre la nuit et le silence. Le langage est la scène primitive qui brûle. Il est cette lutte qui cherche la mort orgasmique qu'assouvit totalement enfin la mort orgasmique. C'est pourquoi retrouver le mot qu'on cherche présente des traits si voisins, même sur le visage des femmes, de l'affleurement catastrophique de l'éjaculation masculine.
• Pascal Quignard, Le Nom sur le bout de la langue, P.O.L, 1993.
G. Klimt, Serpents d'eau IV, détail.
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