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La Dame à l'hermine
16 septembre 2007

Brigetoun - entrée du 13 septembre 2007

Je viens de la découvrir sur Paroles plurielles, je trouve son écriture magnifique, vaste, généreuse, et tout en épaisseurs, finesses et profondeurs savamment ravaudées. Ses autres blogs, Autour et Roman de gare, espèce de cahier des charges — interrompu ? — ne font que confirmer mon attachement.


    J’ai oublié mon incapacité à y grimper, et voilà, je suis dans ce vert, ou bleu-vert ? Un domaine, enfin, pas comme celui du Baron, cet endroit pour être à part, mais témoin. Et je suis bien, enclose. Avec une musique parfois, même si elle s’accompagne de mouvements, de balancements, s’ils restent doux. Avec la sève. Et des visites ailées. Et une odeur subtile et fine.
    Avec l’idée aussi que c’est fugace, que déjà ce monde manque d’épaisseur, et ne peut me cacher, juste brouiller un peu ma présence ou mon ombre, que bientôt la lumière dans laquelle je baigne ne sera plus verte, mais rose, ou beige, ou brune, avant que les branches ne se dénudent.
    Le défaut, aussi, rien n’est parfait, de ne pas bloquer suffisamment ma vision de ce qui se passe au dehors, en dessous. Et, à cause de cela, je lève les yeux, dans le bleu qui pourrait être là et je suis les nuages, les longues écharpes blanches qui vont, j’en suis sure, filer dans ce bleu — et puisque le bleu et ces écharpes ne se voient pas, je les attends. Parce qu’elles viendront forcément, ou de jolis cumulus, ou, je peux m’en accommoder, une étendue blanche un peu boursoufflée, mais vivante.
    Et dans cet abri, pour emplir mon attente, si elle se faisait réelle, un peu trop vraie, je choisis une des mélodies que Michaux voulait composer


…« Sans s’élever, une mélodie, mais acharnée aussi à ne pas céder tout à fait, comme retenu par ses racines braquées le palétuvier bousculé par les eaux.
Sans arriver à faire le pont, une mélodie, une mélodie pour moi seul, me confier à moi, éclopée pour m’y reconnaître, sœur en incertitude.
Indéfiniment répétée, qui lasserait l’oreille la plus acquiesçante, une mélodie pour radoter entre nous, elle et moi, me libérant de ma vraie bredouillante parole, jamais dite encore.
Une mélodie pauvre, pauvre comme il en faudrait au mendiant pour exprimer sans mot dire sa misère et toute la misère autour de lui et tout ce qui répond misère à sa misère, sans l’écouter…. »

Le reste ? C'est ici

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Commentaires
C
Oh non pas tant, c'est moi qui m'incline non mais ;-)
B
je m'incline - les mains jointes devant le front
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